Puissance du mystère
Nous marchons au bord d’un abîme de vertige ou de lumière, sans même sentir les souffles qui passent. Mais pour qui sait voir et entendre, tout devient parole, signes, traces, appels, murmures d’un visage que dessinent les formes qui nous sont données à contempler.
Le monde alors semble commencer avec la poésie, toujours nouveau, saisi dans une sorte de parole native, inaugurale, de perpétuelle genèse, comme la poésie dans son expression la plus profonde commence avec le monde qui s’entrouvre sur son propre mystère, tel un fruit sur son noyau, telles l’amande blanche dans sa mandorle, la clarté de l’azur à l’intérieur de la flamme que le poème nous invite à traverser.