Le fracas des nuages
Embringué dans le siècle, immergé dans la vie, l’auteur saisit au vol
sensations, sentiments, énervements, enthousiasmes, répulsions. Jour
après jour, il épingle son butin dans les pages de son livre. Et cela se
mêle et s’entrechoque, se contamine, se télescope et s’abîme au rythme
haletant de la vie où, dans un kaléidoscope permanent, passent
bribes de lecture, copeaux de pensée, rencontres réelles et imaginaires,
plaintes, jubilations et râles… Fascinant désordre.
À travers le texte, surgit sans cesse le leitmotiv lancinant d’un érotisme
jubilatoire qui conjure encore et encore l’inextinguible fascination
de la femme : adoration et convoitise, tendresse et passion.
La rêver nue, la dévêtir, l’étreindre, la pénétrer… Douce et violente
démence du sexe. Les mots du désir et de l’assouvissement ne passent
pas par les détours de métaphores botaniques, mais émergent à fleur
de peau, à fleur de muqueuse…
Il est rare qu’un auteur exprime les choses du corps et du sexe
d’une manière aussi directe et explicite sans jamais dévier vers la
vulgarité : le lecteur lira avec ravissement ces éloges de la jouissance
partagée. Car l’amante est présente. Et elle répond. Un fulgurant
acquiescement à la vie et au plaisir, malgré les déprimes et les
angoisses, malgré les noires échardes de l’histoire humaine.