Le Dictionnaire des idées reçues
« Le Dictionnaire des idées reçues fut l’œuvre de la vie de Flaubert, celle à quoi, pendant des années, il s’est attaché. On ne cite pas le Dictionnaire, sinon à tout bout de champ, sans s’en apercevoir, dans la conversation. La dénonciation de la bêtise, et d’abord la dénonciation de sa propre bêtise, autant que celle qui court à travers les âges. Flaubert était bien trop intelligent pour ne pas l’avoir compris dès l’abord, et c’est lui qu’il caricature en “Garçon”, en “Farceur”. Le rire, ici aussi, est au bord des larmes, si proche à cause de la férocité de Flaubert, de sa clairvoyance cynique. »
Jean-Jacques Brochier
Gustave Flaubert (1821-1880), écrivain français, fut élevé dans le cadre de l’Hotel-Dieu de Rouen dont son père était médecin-chef (il y acquit « ce coup d’oeil médical de la vie » qu’il préconisera plus tard), il partagea l’exaltation romantique de sa génération et se passionna trés tôt pour la littérature, oscillant entre réalisme caricatural (Le Dictionnaire des idées reçues) et l’exaltation sentimentale (Les Mémoires d’un fou). Dans son oeuvre, ce qui importe c’est de « partir du réalisme pour aller jusqu’à la beauté ».