La Nuit est la dernière image
Un homme et une femme. Les lieux, provisoires, où ils se retrouvent : villes, désert africain, plage de la mer du Nord. Et tout ce qui, les rapprochant, les éloigne. Est-il possible, en effet, d’être véritablement présent au monde, à soi-même, à l’autre ? Il faudrait que la vie soit « comme un film lent mais sans moments perdus, parfaitement ajusté, loin de la réalité, l’inacceptable, l’insupportable réalité ». Telle est la nostalgie de David. Et pour que la réalité soit acceptable, il faudrait, au sens propre, « tuer le temps », ce temps qui la ronge, perpétuel entre-deux. Ainsi David est-il prisonnier de cette malédiction qui tantôt le projette au-delà de lui-même, dans la fuite en avant, la peur, tantôt le retient en deçà, dans l’absence, l’indifférence – et l’on dirait, alors, qu’il sort du jeu, comme si tout et tous les êtres lui devenaient subitement étrangers, presque inexistants…