La dernière écriture du simplicié
Matthieu Messagier s’est imposé depuis les années 1970 comme l’auteur d’une œuvre singulière marquée par une syntaxe brisée et un sens de la vitesse qui, décuplant la force sonore du vers comme sa souplesse rythmique, pulvérise l’immédiateté d’un sens univoque au profit d’un kaléidoscope de sensations.
La dernière écriture du simplicié prolonge cette démarche unique dans la poésie contemporaine francophone. Matthieu Messagier, immobilisé dans un moulin, isolé dans une forêt à laquelle il appartient, sans internet, convoque des trains sans destination face aux hordes déchaînées du réel. Il donne la fièvre aux mots pour envoûter la suffisance d’une époque gavée de spiritualités erronées. L’immobilité complète propose les vies les plus expansives. Pour lui, le voyage à dix mètres est le plus long du monde.