ISBN 9782859207328

15,00 EUR

227 pages

février 2008

Histoire véridique du canard

À côté du Nerval d’Aurélia et des Filles du feu, il existe un Nerval moins connu mais foisonnant, auteur de  chroniques théâtrales, impressions de voyages, remarques ironiques sur la vie de chaque jour. De cette partie ignorée de l’œuvre, trop vaste pour qu’on prenne la peine de lire les centaines de pages qu’elle représente, nous avons extrait quelques textes parmi les plus significatifs, qui témoignent de divers aspects de son génie : son intérêt, semblable à celui d’Artaud, pour toutes les formes de théâtre, son coup d’œil d’ethnologue amateur scrutant les usages de France et d’ailleurs, son humour si particulier, unique même dans notre littérature romantique. Un autre Nerval apparaît, exotique dans le quotidien, homme de la curiosité et de la déraison maîtrisée, lecteur attentif d’une société où se mettaient en place certains éléments de notre modernité. On ne saurait comprendre qui est Nerval si l’on ne prend pas connaissance des  » mythologies  » (au sens barthésien du terme) qu’il a écrites à son époque et qu’il a dispersées avec une merveilleuse insouciance dans les journaux.

 


 

Gérard de NERVAL est né le 22 mai 1808 à Paris. Deux ans plus tard, sa mère meurt en Silésie. Il se lie d’amitié avec Théophile Gautier et Victor Hugo. Vers 1835, il s’installe rue du Doyenné chez Camille Rougier : tout un groupe romantique s’y retrouve. À partir de 1841, il connaît plusieurs crises de démence qui le conduisent à la maison de santé du docteur Blanche. Dès lors ses séjours dans cet établissement alternent avec ses voyages en Allemagne, au Moyen-Orient. Son Voyage en Orient sera publié en 1851. Dans les années 1844 à 1847, Nerval voyage beaucoup et rédige des reportages. En même temps, il travaille comme nouvelliste et auteur de livrets d’opéra ainsi que comme traducteur des poèmes de Heinrich Heine, son ami. Ses dernières années sont marquées par la détresse matérielle et morale, et par l’écriture de ses principaux chefs-d’œuvre, réalisés pour « se purger de ses émotions », sur les conseils du docteur Blanche Les Filles du feu, Aurélia ou le rêve et la vie (1853-1854). On le retrouve pendu à la grille d’un bouge, rue de la Vieille-Lanterne, le 26 janvier 1855, dans le « coin le plus sordide qu’il ait pu trouver », comme l’a noté Baudelaire.

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