Drôle de voyage
« Je ne peux pas m’absorber dans une femme, mais si une femme voulait se prêter avec moi à ce drôle de mouvement du monde, si une femme voulait avec moi faire mesure égale d’ironie et de détachement et de tendresse pour tout ce qu’on voit pendant ce drôle de voyage, nous pourrions nous asseoir l’un à côté de l’autre… »
Gille Gambier, jeune diplomate qui ne l’est guère, s’éprend de Béatrix Owen, la fille d’un lord anglais. Il la suit jusqu’à Grenade, mime des fiançailles, mais repart sans avoir demandé sa main. Pourquoi ?
Attachant mais désinvolte, intrépide mais cynique, Gille est aussi peu fait pour le mariage que pour l’adultère. Il rêve pourtant de fusion amoureuse. Mais comment aimer sans se salir, épouser une femme sans acquiescer au monde ? C’est le sujet, grave et pourtant drôle, de ce curieux autoportrait.
Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945), né à Paris en 1893, s’est suicidé le 15 mars 1945 à l’âge de 52 ans. Romancier, essayiste et journaliste sulfureux, dandy et séducteur, soutenu par André Malraux, il fut de toutes les aventures littéraires et politiques de la première moitié du XXe siècle, parfois jusqu’au déshonneur. Directeur de La Nouvelle Revue française à la demande de Gaston Gallimard, il sauva la vie d’écrivains dont Jean-Paul Sartre et Jean Paulhan. Aragon créera Aurélien, personnage ambigu ayant les caractéristiques de Drieu et incarnant le mal du siècle romantique. Les œuvres de Drieu ont pour thème la décadence d’une certaine bourgeoisie, l’expérience de la séduction et l’engagement dans le siècle.
✎ La presse en parle !
« Le meilleur roman de l’auteur de Blèche et du Feu follet »
Henri de Régnier
« C’est ici que Drieu est à la fois le plus lui-même et le plus libre. Tout ce qui agace et tout ce qui séduit chez lui a trouvé dans Drôle de voyage son point d’équilibre. »
Bernard Frank