Divine Bouchère (La)
Ces treize nouvelles (écrites entre 1924 et 1947) épousent historiquement parlant la période glorieuse du surréalisme. Malgré — ou en raison — de son refus d’obédience à André Breton, GRD apparaît dans ses récits, comme LE romancier surréaliste, ce qui n’est pas le moindre de ses paradoxes. Mais au-delà d’une fantasmagorie que l’on peut admettre comme surréaliste, se développent ici les grandes obsessions d’une œuvre placée sous le signe de la quête de l’absolu. L’expression privilégiée de cette quête passe par le constat de l’insurmontable dualité de l’être déchiré par un désir de connaissance qui ne rencontre de formulation plausible que dans la perte de soi et la conscience de sa chute. Dans la concision qu’exige la nouvelle, GRD se joue des convenances, dissout l’un dans l’autre fantasme et réalité, tantôt jongle avec le mythe, tantôt pervertit la légende. Autant de fables oniriques et grimaçantes, comme de courts scenarii — il en écrivit d’ailleurs deux — qui ne détonneraient pas dans l’univers d’un Luis Buñuel ou d’un Peter Greenaway.