La Confession d’une jeune fille
La Confession d’une jeune fille
suivi de Violante ou la mondanité et de Sentiments filiaux d’un parricide
En 1896, La Confession d’une jeune fille n’est qu’une invention du jeune Proust. Mais onze ans plus tard, par une curieuse coïncidence, un fait divers rejoint la fiction, l’outrepassant en horreur. Par un article du Figaro du 25 janvier 1907, titré « Un drame de la folie », Proust apprend stupéfait qu’un jeune homme de la haute société a assassiné sa mère et, à la suite de son crime, s’est mutilé affreusement avant de se suicider. Ayant appris l’existence de lettres échangées entre Proust et le meurtrier, le directeur du Figaro demande à l’écrivain une chronique sur ce drame. Le 1er février 1907, les lecteurs du Figaro découvrent en première page et sur quatre colonnes et demie, une chronique stupéfiante. Proust, peu soucieux d’épargner les âmes sensibles, a intitulé son article « Sentiments filiaux d’un parricide ». Les dernières lignes de cet article avaient été censurées en raison de leur « blâme insuffisant »… Dans celles-ci, Proust rappelle audacieusement que la mémoire d’Oreste et d’Œdipe, une fois l’outrage vengé et l’expiation accomplie, a été honorée et sacrée.
Marcel Proust (1871-1922), écrivain français. Issu d’une famille bourgeoise qui manifestait une extrème curiosité intellectuelle, Proust se lia vite avec des jeunes gens férus de littérature et publia divers essais dans des revues, insérant ses poésie dans Les Plaisirs et les Jours. Il entama un roman autobiographique Jean Santeuil et traduisit les oeuvres de Ruskin. Adoptant la vision de l’univers esthétique anglais, Proust s’efforça d’échapper à la loi du temps pour tenter, par l’art, de saisir l’essence d’une réalité enfouie dans l’inconscient et « recréée par notre pensée ».